Impossible de passer une journée entière, ou même quelques heures sans téléphone portable, angoisse totale si ça ne vibre pas toutes les 15 secondes, un like par-ci, un tweet ou une video par-là, tiens un nouveau selfie, et si j’actualisais ma story…nous sommes tous accros !
Selon l’agence We Are Social, nous passons au moins 2h/2h30 par jour sur les réseaux sociaux. Et ce n’est pas fini, car il y a du nouveau.
Les nouveautés alléchantes des réseaux sociaux
Il y a quelques temps, l’application de messagerie WhatsApp (propriété de Facebook), a révélé qu’elle comptait désormais 2 milliards d’utilisateurs dans le monde.
Dans la foulée, Facebook annonçait le développement de Hobbi, un réseau social permettant le partage de photos organisées par thèmes.
YouTube lance Viewer Applause, une fonctionnalité permettant de faire des dons aux streamers (internautes diffusant en live les sessions de jeux auxquels ils jouent).
TikTok (utilisateurs âgés de 16 à 24 ans) a lancé un nouveau compte, TikTok Tips, chargé de promouvoir « bienveillance, confidentialité et sécurité ». N’oublions pas que cette application chinoise, devenue virale chez les ados, a dépassé la barre du milliard d’utilisateurs dans le monde en 2019. Ainsi, Danielle Cohn, une jeune américaine de 13 ans s’enorgueillit d’une communauté de près de 15 millions de «tiktokeurs», accros à ses vidéos dans lesquelles on la voit danser et chanter en play-back.
La comparaison et la reconnaissance, bases du succès des réseaux sociaux ?
Et oui, c’est un un défaut courant chez nous, suis-je mieux que lui (ou elle) ou c’est lui (ou elle) qui est mieux ? Est-ce qu’on m’aime ? Les « like », coup de génie de Face Book, sont devenus un « indicateur d’amour », et on affiche leur nombre avec satisfaction.
Je te like pour te dire que j’apprécie ta photo ou ton texte ou ta vidéo, en retour, tu peux le faire aussi, comme ça, moi aussi je serai reconnu. Chaque jour nous mettons en ligne notre vécu, du matin au soir, et notre vie, assez banale, devient drôle, gaie, spectaculaire même. Et plus belle que celle du voisin, c’est sûr.
La comparaison sociale est l’instrument qui permet à chacun de connaître ses petits moments de gloire ou de satisfaction sans avoir à se montrer génial. Moteur de l’ambition, de l’envie de s’améliorer, de progresser, cette comparaison sociale se retrouve particulièrement dans le domaine professionnel où l’idée est de faire carrière : bienvenue sur LinkedIn !
Mais attention, la comparaison peut devenir un poison, détruire l’estime de soi, engendrer la jalousie, la tristesse. Pas de like ? Alors que je suis connecté H24, je suis donc seul au monde…
Rappelons-nous à temps que les réseaux sociaux peuvent être une cause de dépréciation de l’estime de soi : ils nous renvoient une image faussée des autres. Il faut avoir à l’esprit que sur ces plateformes de communication chacun présente de lui le meilleur, parfois imaginaire, souvent mensonger.
Applis et réseaux sociaux boostent la dopamine
Selon les analyses effectuées par des experts, il ressort que le but des stratégies mises en place par ces applications, est de provoquer aussi souvent que possible, une fabrication de dopamine chez les utilisateurs.
La dopamine est un neurotransmetteur responsable du comportement, de la cognition, des fonctions motrices, de la motivation, et de l’addiction…Quand notre corps n’en produit pas assez, on est fatigué, déprimé, on a des sautes d’humeur, bref il nous faut notre récompense, et on reprend smartphones et tablettes pour ressentir ce frisson excitant.
Comment soigner l’addiction
Les réseaux sociaux peuvent couper du monde réel, aggraver la sensation d’isolement, entraîner un état dépressif. En Asie l’addiction au smartphone est si forte que des cliniques ont été ouvertes pour soigner les addicts d’Internet. Aux Etats-Unis apparaissent des campements vintage « où le réseau ne passe pas », pour permettre un break aux surconnectés.
- Quels sont les symptômes d’une addiction ? L’incapacité à éteindre son portable, recherche constante de notifications, de tweets, de like, désarroi et angoisse si on est sans smartphone.
- Que faire pour décrocher ? Couper le wifi le soir, éloigner son portable pendant les repas, ne pas le garder sur la table de nuit (allumé ou éteint), le mettre sur silencieux en permanence.
- Les méthodes fortes : télécharger l’application « Checky », gratuite, sur Android ou Iphone, qui calcule le nombre de fois par jour où l’on consulte son téléphone par jour, électrochoc assuré.
- La méthode très forte: s’offrir une « digital detox« , cure nouvelle génération proposée par certains spas et hôtels.
La « digital detox » dans les hôtels
Les Français consultent leur téléphone 26,6 fois par jour en moyenne et 41% d’entre nous le regardent la nuit. Chez les 18-24 ans, c’est 50 fois par jour. Un cadre reçoit 70 mails par jour, et 70% d’entre nous vérifient leur messagerie toutes les 5 minutes.
Au programme dans les hôtels pratiquant le « digital detox » : chambres sans réseau, sans téléphone, sans téléviseur et soins de remise en forme pour lâcher prise. En général le choix est vaste: sophrologie, yoga, méditation, coaching psycho comportemental, activité physique et massages. Côté diététique, eau minérale et jus de fruits bio.
On trouve ces établissements aussi bien en région parisienne, qu’à Vichy, à Bagnères de Bigorre, près de Bordeaux ou au Maroc…
Avec autant de personnes accros, le business de la déconnexion a de beaux jours devant lui.