Lacs de montagne en été : prudence avant de plonger !

Ah, les randonnées de l’été, quel bonheur ! Fuyons la foule et la chaleur, négligeons les parcours connus et faciles. Il ne faut pas craindre les kilomètres, ni les ascensions rudes. Il faut monter, monter assez haut pour trouver la fraîcheur. Et quelle bonne idée de découvrir les lacs qui se cachent au creux des montagnes dans les Pyrénées.

Une fraicheur glaciale et parfois fatale

Avec leur eau cristalline et leur cadre idyllique, ces lacs, découverts avec ravissement au détour d’un sentier, invitent à la détente et semblent être le lieu parfait pour une baignade rafraîchissante lors des chaudes journées d’été. Fatale attraction ! La température de cette eau turquoise scintillante peut être extrêmement basse, même en été, en raison de leur alimentation par des sources glaciaires ou la fonte des neiges. Cette eau glaciale présente un risque d’hypothermie, surtout si l’on s’y plonge soudainement après une longue montée sous un soleil de feu. Et le choc thermique peut aussi provoquer des accidents cardiaques, particulièrement chez les personnes âgées ou celles ayant des conditions médicales préexistantes.

Les courants cachés

En principe un lac n’a pas de courant. Mais si un lac existe, c’est bien que de l’eau y arrive et, très souvent, s’en échappe sous forme de rivière. Là où se produit ce va et vient, il y a du courant. Les courants sous-marins imprévisibles représentent un danger non négligeable. Ces courants, souvent invisibles depuis la surface, peuvent surprendre même les nageurs les plus expérimentés et entraîner des situations dangereuses.

Attention à la vase

Souvent, au bord des lacs de montagne, les rochers sont recouverts d’une sorte de boue épaisse et glissante : c’est de la vase. Attention à ne pas déraper et se blesser.

En l’absence des aménagements nécessaires pour faciliter l’accès à l’eau, la vase, les algues et les rochers instables accumulés peuvent être à l’origine de blessures et d’accidents. Ne pas oublier non plus que la profondeur des lacs de barrages est très importante. Ainsi, le lac de Cap de Long situé à une altitude de 2 160 m, la seconde plus grande retenue des Pyrénées françaises, atteint une profondeur maximale d’environ 130 m ! Pas question de barboter, il faut nager, et bien nager.

L’eau des lacs ? Pas si pure…

L’eau des lacs de montagne est généralement saine et préservée de toute bactérie. C’est nous qui pouvons involontairement introduire des micro-organismes nocifs (résidus de crème solaire et autres produits chimiques) pour l’écosystème aquatique.

Mais une nouvelle étude sur les lacs de montagne fait froid dans le dos. Elle concerne la prolifération des cyanobactéries dans les lacs de haute montagne de la chaine des Pyrénées. L’érosion des roches, causée par le réchauffement climatique, provoque une modification du potentiel hydrogène (pH) de l’eau et contribue à un changement des biofilms, donc à une prolifération des algues vertes dans les lacs. 

De plus, les troupeaux plus nombreux qu’autrefois en montagne boivent dans l’eau des lacs et rejettent de l’urine et des excréments, ce qui a pour effet d’augmenter les nutriments (phosphore, azote) dans le lac.

Pourquoi les lacs de montagne changent-ils de couleur ?

Les cyanobactéries se développent principalement en été dans des eaux comme les lacs, les étangs et certains cours d’eau et provoquent un changement de couleur de l’eau.

Ainsi le lac d’Oncet, au pied du Pic du midi de Bigorre vire fréquemment au vert fluo.

Ces micro-organismes sont présents sur Terre depuis deux à trois milliards d’années. Premiers organismes à avoir fabriqué de l’oxygène, ils ont permis l’existence de plusieurs formes de vie, dont l’espèce humaine. Mais la prolifération des algues, massive et rapide, parfois en quelques jours seulement, entraine la production de toxines et représente un risque pour la santé des humains et des animaux qui consomment de l’eau contaminée. Des mortalités d’animaux, principalement des chiens, mais également parfois du bétail ou de la faune sauvage, ont été recensées ces dernières années.

Les cas d’intoxication humaine sont plus rares que les intoxications animales. Cependant les cyanobactéries peuvent être responsables de symptômes gastro-intestinaux, (vomissements, diarrhées) cutanés et pulmonaires…  

(Sources : https://actu.fr- https://www.randozone.com- https://www.larepubliquedespyrenees.fr)

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